Feuerbach et Krishnamurti – Dieu n’est pas ce que vous croyez
Deux penseurs. Deux époques. Un même geste : désarmer l’illusion religieuse.
Mais là où Feuerbach tire Dieu vers la terre, Krishnamurti dissout toute idée
de divin dans un silence intérieur. Le premier démonte la mécanique des croyances.
Le second vous demande de la voir se dissoudre par vous-même.
Feuerbach : Dieu est un miroir de l’homme
Dans L’Essence du christianisme (1841), Feuerbach opère un retournement décisif :
"Ce n’est pas Dieu qui a créé l’homme, mais l’homme qui a créé Dieu à son image."
La religion, pour lui, est l’aliénation ultime : l’homme se dépouille de ses qualités
les plus nobles (amour, justice, puissance) et les projette sur un être fictif — Dieu.
Ce faisant, il se vide de lui-même et se met à genoux devant sa propre invention.
Feuerbach n’est pas un nihiliste : il veut réconcilier l’homme avec lui-même.
Il faut ramener à l’humain ce qui fut divinisé.
Ainsi, Dieu n’est rien d’autre que l’humanité idéalisée.
Krishnamurti : La vérité ne se trouve pas dans une croyance
Krishnamurti ne fait pas un travail de philosophe systématique comme Feuerbach.
Mais sa critique de la religion va plus loin : il n’y a rien à déconstruire, parce qu’il
n’y a rien à croire.
"La vérité est un pays sans chemin."
Krishnamurti rejette toute forme de croyance, de dogme, d’autorité spirituelle —
y compris la sienne. Il ne nie pas Dieu par argumentation, il refuse d’en parler
comme d’une idée.
Toute représentation du divin est un produit de la pensée, donc limitée, conditionnée,
fausse. Dieu, s’il existe, ne peut être qu’expérimenté dans le silence de l’esprit,
jamais dans des mots, des prières ou des livres.
Ce qui les unit : la religion comme construction humaine
Feuerbach : la religion est une projection psychologique et sociale.
Krishnamurti : la religion est un produit du conditionnement mental, une fuite
devant la peur et l’inconnu.
Les deux dénoncent l’autorité religieuse, non par haine du sacré, mais par amour
de la liberté humaine. Ils veulent rendre à l’homme ce qu’il a donné à Dieu.
Ce qui les sépare : matérialisme vs silence intérieur
Feuerbach est matérialiste : il veut réconcilier l’homme avec la nature, le corps,
les autres. Il ne croit qu’en ce qui est humainement tangible.
Krishnamurti, lui, est non-dualiste et spirituel sans religion :
il ouvre à une dimension du réel qui dépasse le mental, mais qu’on ne peut
saisir que par l’observation pure, sans croyance.
Feuerbach dit : Dieu est une fiction. Regarde-toi, regarde l’humanité.
Krishnamurti dit : Toute image est une fiction. Tais-toi et regarde sans penser.
Conclusion :
Entre le miroir et le silence Feuerbach et Krishnamurti ont chacun cassé
l’image de Dieu. L’un, philosophe du XIXe siècle, ramène Dieu à l’humain
pour libérer la pensée. L’autre, sage du XXe siècle, dissout Dieu dans le
silence intérieur pour libérer l’esprit.
Là où Feuerbach vous rend les clefs de votre humanité,
Krishnamurti vous invite à ne plus vous enfermer nulle part.
Deux démolisseurs.
Deux éveilleurs.
Deux pas différents… vers une même liberté.
Commentaires
suis pas du tout religion tout ça je crois en rien.. et ce depuis toute jeune j'aime pas du tout ce genre de pratique mais je rentre dans les eglises pour faire des photos , mais sans plus .
un bon mardi à toi ma belle biz flo
suis pas du tout religion tout ça je crois en rien.. et ce depuis toute jeune j'aime pas du tout ce genre de pratique mais je rentre dans les eglises pour faire des photos , mais sans plus .
un bon mardi à toi ma belle biz flo
tres bonne journee de mardi bisou a toi
C'est souvent l'humain qui crée ce qui l'arrange à son image. Comme il donne un nom à des choses sans beaucoup les comprendre. Ou on invente une histoire, les personnages tirés de notre imagination nous ressemblent sur certains points. On projette sans s'en rendre compte sur le moment.
Bref je suis un peu non-dualité aussi, ou plutôt pour éviter de systématiquement opposer deux choses. Qui amène à des conflits parfois futiles, d'autres plus graves.