posté le 27-11-2025 à 16:20:44
JEAN FERRAT A VU SON PÈRE
LE JOUR OÙ JEAN FERRAT A VU SON PÈRE PORTER L'ÉTOILE JAUNE
« MARQUÉ !COMME UNE BÊTE ! »
Le soir du 6 juin 1942, le jeune Jean Tenenbaum âgé de 11 ans
qui habite avec ses parents à Versailles assiste impuissant à l’arrivée
de son père avec son paquet d’étoiles jaunes qu’il est obligé coudre
sur ses vêtements, son pardessus et sa veste. Celui qui deviendra
célèbre sous le nom de Jean Ferrat est révolté par cette mesure
injuste qui stigmatise son père aux yeux des autres « Marqué !
Comme une bête ! Mais ce que l'on ne savait pas, c'est que c'était
comme une bête qui part à l'abattoir ».
Jean Ferrat n’est pas astreint à porter l’étoile jaune car sa mère
n’est pas Juive.
Il avait appris deux ans auparavant à l’occasion du recensement
des Juifs la judéité de son père Mnacha Tenenbau installé en
France depuis plus de trente cinq ans et qui avait toujours voulu
ardemment s’intégrer dans la société française.
Jean Tenenbaum avait subitement son altérit
«J’ai appris que je n'étais pas comme les autres!».
Le futur chanteur engagé rappellera par la suite son ressent
face à cette injustice « Ce fut d'abord une blessure, ensuite une révolte ».
Comme la majorité des Juifs le père de Jean Ferrat avait
obéit docilement à cette législation car il avait considèré
qu’il était très important d’être en conformité avec les lois
en vigueur dans le pays qu'il avait choisi sans se douter des
conséquences tragiques de sa démarche.
Par la suite, Jean Ferrat reprochera à son père son excès d’optimisme
« Contrairement à d'autres qui voient le mal partout, il ne le
voyait nulle part et c'est cela d'ailleurs qui a causé sa perte ».
Quelques semaines plus tard , le père de Jean Ferrat sera arrêté
puis déporté le 30 septembre 1942 tandis que le jeune Jean Ferra
et son frère seront obligé de se cacher à Perrier, une commune
du Puy-de-Dôme puis à Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales.
Comme la majorité des Juifs déportés, Mnacha Tenenbaum n’est
jamais revenu. Jean Ferrat restera toute sa vie marquée par la mort
de son « Ce manque, cette absence reste indélébile.
La mort de mon père a certainement été un des éléments
clés de ma création future ».
Il évoquera en 1963 la Shoah dans sa chanson Nuit et brouillar
mais il a fallu attendre 1991 pour qu’il rappelle dans une chanson
le drame douloureux de la perte de son père Nul ne guérit de so
enfance, dans laquelle il chante : « Celui qui vient à disparaître.
Pourquoi l'a-t-on quitté des yeux ? On fait un signe à la fenêtre
sans savoir que c'est un adieu »
Jean Ferrat a également évoqué cette période douloureuse d
son enfance et les conséquences qu’elle a entrainé sur son
engagement de chanteur : « On porte son enfance toute sa vie.
Je ne suis pas un cas unique, mais cette période a été très dramatique
pour ma famille, pour moi et pour la France aussi. Il y a une partie de
moi qui est devenue adulte très vite ».
Cet article est extrait de « Leur Seconde Guerre Mondiale »,
le de Bruno Halioua. ( édition Buchet Chastel 2020).

Commentaires
quelle honte de leur faire porter une telle chose
c'est du mépris pour ces pauvres personnes
bel article
bonne soirée
bisous